On peut s’interroger sur le tréfonds, le substrat idéologique ou pulsionnel, la construction imaginaire qui permettent à tant de gens de se ranger derrière un principe qu’aucune société, même la plus démocratique dans ses fondements, n’a jamais imaginé faire sienne.
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Hervé Hasquin, historien et académicien, rappelle que « l’Etat ne se prononce pas ‘sur la manière de s’habiller et de pratiquer une religion’ au sein d’une même communauté politique ». Que faut-il entendre exactement par neutralité religieuse ? Pour rappel, l’actuel article 9 de la Convention européenne des Droits de l’Homme stipule sans ambiguïté le droit de manifester sa religion. Penchons-nous sur l’exemple français, tant vanté par les milieux laïcs belges.
Sur un plan théorique, la moins mauvaise, (solution) c’est l’obligation vaccinale. C’est évident, on identifie un intérêt général vital pour la société, on le lie à une obligation. Mais cette conception d’un intérêt général ou supérieur qui favorise la sphère publique, se heurte à la montée en puissance de la sphère privée, celle des droits de l’individu. Plus grand-chose n’est encore supérieur aux droits des individus, en particulier le droit de disposer librement de son corps, et donc le droit de refuser un vaccin.
La polémique en modèle de gestion publique. Après avoir consacré beaucoup de temps à sa formation et ensuite à la gestion de la crise sanitaire, le monde politique fédéral doit affronter à présent les dossiers cruciaux, mais préfère la jouer en mode querelle de bac à sable.
La participation à une marche en non-mixité de la secrétaire d’Etat Sarah Schlitz a suscité la polémique. Un collectif de féministes estime que ces réunions en non-mixité ou mixité choisie sont une force, une nécessité et un outil pertinent pour une société plus égalitaire.
Une lame de fond balaie les systèmes de santé et accroît la mortalité évitable : la commercialisation des soins, la privatisation des services de santé et surtout celle de la gestion des fonds de la sécurité sociale. Après les États-Unis et les pays en développement, la vague est aux portes de l’Europe. Déjà, la Suisse et la Hollande ont rendu obligatoire l’assurance santé contractée auprès d’un assureur privé. Et ailleurs, leur part dans les dépenses de santé ne cesse de croître – sans qu’aucune base scientifique solide n’étaie cette politique. Au contraire, on peut penser qu’après que les assurances aient été privatisées, l’accès aux soins se réduise ; les dépenses de santé flambent ; l’éthique professionnelle se détériore ; et la pratique de la médecine se déprofessionnalise.
Des dizaines de milliers d’Afghans ont fui (ou espèrent encore fuir). Mais pour aller où ? Malgré les déclarations d’intention des uns et des autres, peu de pays semblent prêts à accueillir à bras ouverts ces nouveaux réfugiés.
En gros, les partis sociaux-démocrates se répartissent aujourd’hui en 3 grandes catégories : (1) les figurants qui ont dégringolé autour de 5 % (tels le PS français, le PASOK grec ou le PvdA néerlandais) ; (2) les seconds rôles qui, avec 10-15%, ne pèsent plus vraiment sur l’échiquier politique de leurs pays (le SPD finlandais, le LSAP luxembourgeois, ou Vooruit en Flandre), auxquels on peut ajouter les stars déchues (SPÖ autrichien, SPD allemand ) détrônées à gauche par les Verts ; (3) les quelques partis encore capables, avec des résultats autour de 25-30%, de se hisser en haut de l’affiche : le PS portugais (le seul qui pète la forme), le PSOE (Espagne), le SAP (Suède) et … le PS francophone [3] .
Aux États-Unis, le ralentissement de la campagne vaccinale implique par exemple que les États disposent, dans leurs frigos, de dizaines de millions de doses inutilisées, et dont une partie pourrait purement et simplement finir à la poubelle.
Pour s’assurer une fourniture la plus rapide possible et appuyer financièrement le travail des laboratoires, la Grande-Bretagne, comme les États-Unis ou l’Union européenne, ont passé des commandes massives de vaccins avant même qu’ils ne soient prêts. Les chiffres donnent le tournis: le Royaume-Uni devrait recevoir au total 467 millions de doses en 2021.
Le don annoncé au G7 d’un milliard de doses d’ici à la mi-2022 ne fait pas du vaccin un « bien public mondial ». Il manque encore aux pays riches une vraie stratégie, unitaire et cohérente, pour un accès équitable aux vaccins anti-Covid. S’il est une mission que ce G7 devrait s’assigner, c’est bien de se donner l’ambition et les moyens de débarrasser la planète de cette pandémie dévastatrice, grâce à une distribution et une production équitables du vaccin.
Il y a des moments où l’on aspire à entendre des voix d’autant plus fortes qu’elles sont calmes. Des moments où l’on rêve d’être à mille lieues de ces « torrents d’émotions jetables et de commentaires désinvoltes qui submergent nos vies », comme l’écrit le sociologue Todd Gitlin. Loin du charivari des plateaux de télévision populistes, où les invité(e)s disent n’importe quoi et pontifient à tour de bras. Si le péremptoire a presque toujours fait partie de la lutte politique, il atteint aujourd’hui un niveau de toxicité insoutenable, porté par un système qui pousse à la tribalisation et donc à la dégradation de la pensée.
Aux États-Unis, on semble vouloir faire la lumière sur les affaires de violences policières, particulièrement si elles entraînent la mort d’une personne. En Belgique, il n’est pas sûr que ce soit le cas. En tout cas, à Gand, le 16 mars dernier, on a bel et bien mis le couvercle sur une affaire qui aurait dû connaître un procès public.