Voilà plusieurs mois que M. Zelensky demande à ses alliés occidentaux de fournir à son pays des avions qui permettraient à l’armée ukrainienne de frapper en profondeur les troupes russes. Biden a fait savoir qu’il était désormais prêt à autoriser d’autres pays à fournir à l’Ukraine les avions de combat qu’’elle réclame ardemment. Une « décision historique » pour Volodymyr Zelensky

Heureux qui, comme Xi Jinping, assiste sans cesse au grand cirque diplomatique de l’Europe en Chine. On peut parler d’une pantomime unique dans la Cité interdite. Plutôt que de pérorer sans fin, les gouvernements européens feraient bien de construire un front européen uni. Tant qu’ils n’y parviendront pas, l’Europe se portera d’autant mieux qu’ils voyageront et discourront moins. Quand on n’a rien de cohérent à dire, la meilleure diplomatie (ou la moins mauvaise) consiste à ouvrir le moins possible la bouche. Sinon, on ne fait qu’aggraver la menace qu’on prétend combattre.

Certains ont bel et bien profité de la conjoncture pour augmenter considérablement leurs marges. À la fin de mars déjà, Fabio Panetta, membre du directoire de la Banque centrale européenne, alertait dans The New York Times :“Les coûts de production diminuent, mais les prix de détail sont en hausse et les bénéfices augmentent. Il y a de quoi s’inquiéter […] d’une éventuelle hausse de l’inflation due à la hausse des bénéfices.” Autrement dit : l’inflation nourrit l’inflation, et devient parfois un business en soi.

Des chercheurs ont établi avec précision l’impact des pesticides et des engrais sur les populations d’oiseaux en Europe. L’intensification de l’agriculture est la principale cause d’un spectaculaire déclin des oiseaux en Europe, qui sont quelque 20 millions à disparaître en moyenne chaque année, concluent des chercheurs après avoir amassé une étendue inédite de données.

C’est une affaire de jours, ou plus probablement de semaines, mais en Ukraine l’heure de vérité approche. Le printemps a séché les sols, les armes occidentales sont arrivées en Ukraine – même si le Président Zelensky en souhaite toujours plus – et leur maniement est maîtrisé (ou presque) par l’armée ukrainienne. Face à une Russie qui joue la montre, la contre-offensive de Kiev vise un triple objectif. Conforter le moral des Ukrainiens : rassurer ses alliés européens et américains en leur confirmant qu’ils ont parié sur « le bon cheval » en faisant le choix de défendre des valeurs communes : enfin et surtout démontrer aux élites russes la futilité absolue de la guerre et la fragilité d’une occupation qu’ils ne peuvent même pas maintenir en dépit du rapport des forces initiales sur le terrain.

Pour le moment, l’Ukraine ne parvient toujours pas à obtenir les missiles à longue portée et les avions de combat qu’elle demande. Les Occidentaux ne voudraient pas permettre à Kiev de frapper en profondeur sur le territoire russe, de peur, à la fois, d’être entraîné dans un conflit par alliés interposés, mais aussi face à la crainte du vide stratégique que laisserait un effondrement de la Russie ? Cela semble être la position américaine qui à la fois offre à l’Ukraine un soutien d’une ampleur inédite historiquement, mais semble toujours vouloir contrôler la situation, tout en déclarant que les Ukrainiens en sont maîtres.

Malgré une inflation vertigineuse et le terrible double séisme de février dernier, le président islamo-nationaliste a terminé en tête du premier tour de l’élection du dimanche 14 mai. Mais ce résultat
relève aussi de la dynamique générale actuelle qui voit des sociétés faire le choix du repli nationaliste, de la stabilité et de la sécurité supposées, au prix de l’autocratie, plutôt que d’opter pour la démocratisation et le progrès social. Comme cela sera probablement confirmé lors du second tour présidentiel du 28 mai, qui devrait entériner la victoire de Recep Tayyip Erdoğan.

’est peu de dire que la Turquie se trouve à un moment crucial de son histoire, alors que l’homme qui règne sans partage sur le pays depuis près de deux décennies semble ne plus être le leader incontesté dans les urnes. Evénement inédit depuis son arrivée au pouvoir, en 2014, Recep Tayyip Erdogan ne l’emporte pas au premier tour de la présidentielle, organisé dimanche 14 mai, comme il a fini par l’admettre après avoir tenté de se proclamer vainqueur.

Après une soirée de tensions et de confusion, les deux principaux candidats de la présidentielle turque, Erdogan et Kilicdaroglu, semblaient se diriger vers un second tour. Mais les risques sont nombreux, avec la tendance croissante dans le monde à refuser les résultats qui déplaisent.
Côté positif, on retiendra la participation de près de 90% des électeurs turcs, de quoi faire pâlir d’envie certaines démocraties fatiguées d’Europe ou d’Amérique. Mais cette envie de participer et de peser, qui est le propre de la citoyenneté, n’empêche pas la perte de confiance : hier soir, à l’annonce des premiers chiffres, les accusations ont fusé, et la méfiance s’est installée.

Bachar el-Assad, malgré l’étendue de ses crimes, a-t-il cessé d’être un paria sur la scène internationale ? C’est au moins en partie le cas depuis que la Ligue Arabe, réunie au niveau ministériel le 7 mai au Caire, a décidé de réintégrer la Syrie dans l’organisation. Le président syrien pourra assister au sommet de la Ligue prévu le 19 mai à Ryad. La Syrie en avait été exclue en 2011 (par 18 voix sur 22). La décision de la Ligue arabe devrait constituer pour les Européens et les Américains une occasion non pas d’abandonner leurs positions mais de retrouver sur l’affaire syrienne une volonté d’agir qui leur faisait largement défaut ces dernières années.

Une défaite du Président Erdogan face au candidat d’une coalition d’opposition, Kemal Kilicdaroglu, réjouirait tous ceux que le dirigeant turc a offensé ou raillé, y compris au sein de l’OTAN dont la Turquie est membre. Mais attention à ne pas l’enterrer trop vite. Mais la satisfaction que susciterait la défaite d’Erdogan est moins fondée sur l’espoir d’une politique différente que sur le capital d’antipathie qu’a accumulé ce Président. La politique se contente parfois de peu.