Etats-Unis : l’inquiétante primaire républicaine

Donald Trump est synonyme de défaites à répétition pour le Parti républicain. Mis en accusation à deux reprises par la Chambre des représentants, notamment pour son rôle dans la contestation violente des résultats de la présidentielle de 2020, il a pour bilan un mandat fait principalement de fureur et de bruit. Lesté de poursuites judiciaires comme aucun autre responsable politique avant lui, il aura 78 ans à la veille de l’élection présidentielle de 2024, à laquelle il est candidat.

Qu’un autre que lui soit désigné comme candidat du Parti républicain devrait relever de la salubrité publique, y compris pour le camp conservateur lui-même. Il y a six mois, triomphalement réélu comme gouverneur de Floride, Ron DeSantis semblait bien parti pour permettre au Grand Old Party de tourner l’une des pages les plus controversées de son histoire.

Le gouverneur de 44 ans a cependant commis deux erreurs majeures. Sous-estimant l’ancrage de Donald Trump au sein de la base républicaine, qui confine au culte de la personnalité, il a vainement attendu que l’aura de l’ex-président s’étiole d’elle-même sous le poids des procédures, alors qu’elles l’ont renforcée. Il s’est également enfermé, dans son Etat, dans une guerre culturelle absurde, pratiquant au nom du concept hasardeux d’antiwokisme une véritable « cancel culture » sous amphétamines, visant notamment les minorités sexuelles. Ces obsessions l’ont détourné des véritables enjeux, économiques, environnementaux et géopolitiques, qui doivent être au cœur d’une élection présidentielle.

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