Assad de retour dans un sommet arabe : le triomphe de l’impunité

Quelle revanche ! Bachar el-Assad, le président syrien, est arrivé hier soir à Jeddah, en Arabie saoudite, pour participer à un sommet de la Ligue arabe. Une première depuis plus d’une décennie, depuis l’exclusion de Damas de l’organisation régionale. La Syrie a été réintégrée le 7 mai, et la présence d’Assad au Sommet de Jeddah marque son grand retour.

La Syrie avait été exclue de la Ligue arabe lorsque le régime d’Assad avait réprimé le soulèvement, initialement pacifique, de la population en 2011, dans la foulée des révolutions en Tunisie et en Égypte. Une décennie au cours de laquelle il a massacré, torturé, utilisé des armes chimiques, assiégé des villes ; mais il est toujours là, grâce à l’appui décisif de la Russie et de l’Iran. Et même si des millions de Syriens sont toujours réfugiés à l’étranger, si le pays reste divisé et échappe en partie au pouvoir central, Assad a survécu : c’est déjà un succès inespéré.

La réintégration au sein de la Ligue arabe marque donc un échec pour ceux qui espéraient une solution politique en Syrie, ainsi que la justice pour les crimes commis ; rien de tout ça ne se produira. C’est le triomphe de l’impunité.

Cette réintégration est le produit de la rencontre inattendue d’un camp conservateur, incarné par les Émirats arabes unis, décidé à solder les années des printemps arabes, et de vieux alliés de la Syrie et de la Russie, comme l’Algérie.

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