Elections en Turquie : la démocratie en jeu

C’est peu de dire que la Turquie se trouve à un moment crucial de son histoire, alors que l’homme qui règne sans partage sur le pays depuis près de deux décennies semble ne plus être le leader incontesté dans les urnes. Evénement inédit depuis son arrivée au pouvoir, en 2014, Recep Tayyip Erdogan ne l’emporte pas au premier tour de la présidentielle, organisé dimanche 14 mai, comme il a fini par l’admettre après avoir tenté de se proclamer vainqueur.

Au terme du dépouillement de 98,31 % des urnes, le chef de l’Etat sortant obtient 49,4 % de voix, contre 45 % à l’opposant Kemal Kiliçdaroglu. La perspective d’un second tour, le 28 mai, alors que l’écart final entre les deux candidats s’annonce serré et que la situation financière du pays est fortement dégradée, ouvre une période de lourde incertitude et de tensions potentielles pour la démocratie turque, dont l’avenir et l’orientation sont scrutés dans le contexte de la montée des tensions géopolitiques et de la guerre en Ukraine.

Alors que la population est durement frappée par l’inflation et par les conséquences du séisme meurtrier de février, M. Erdogan résiste mieux que ne l’avaient prédit les sondages, tandis que son opposant Kiliçdaroglu accomplit une percée remarquable qui fait vaciller le tout-puissant « reis », mais s’avère insuffisante pour le déboulonner au premier tour.

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