Prigojine était déjà en conflit ouvert avec les chefs de l’armée et même avec le ministre de la défense : il s’en prend désormais directement à Vladimir Poutine, décrit dans une vidéo comme un « grand-père », tourné en dérision. Et il l’a fait au moment où Poutine s’apprêtait à présider le défilé sur la place rouge.
Dans ses vidéo, Evgueni Prigojine met en scène son conflit avec le pouvoir militaire russe. Cet homme corpulent, qui n’est pas absolument pas soldat, est vêtu d’un treillis et d’un gilet pare-balles, des chargeurs de kalachnikov sur le ventre. Il raconte qu’il a reçu une lettre de menaces du Ministère russe de la défense, lui disant qu’il sera poursuivi pour « trahison » s’il retirait ses troupes de Bakhmut, la ville ukrainienne qu’il tente de prendre depuis des semaines.
Prigojine se plaint de nouveau de ne pas avoir reçu les munitions qu’il réclame à cor et à cri au chef de l’armée, le général Guerassimov, et au ministre de la Défense Serguei Choiglu, ses deux ennemis jurés dans le système.
Pourquoi s’en prend-il aussi à Poutine ? C’est là que l’affaire devient mystérieuse. Jusqu’ici, on pouvait penser que Vladimir Poutine jouait de cette guerre des clans dans son entourage.
Mais dans ses nouvelles vidéos, Prigojine affirme que des soldats russes ont abandonné des positions en raison de la « stupidité de leurs chefs ». Et il vise directement le « grand père » Poutine, affublé de quelques insultes. Dans une armée normale, s’en prendre au « commandant en chef » en temps de guerre, c’est de l’insubordination. Pas en Russie, visiblement.
La suite ici : Quand le patron de Wagner s’en prend directement à Poutine