Israël-Palestine. De la colonisation à l’apartheid, en ligne droite

Apartheid ? Comment osez-vous ? Jusqu’au président de la République française Emmanuel Macron qui gronde contre l’utilisation « à mauvais escient de termes historiquement chargés et infamants pour décrire l’État d’Israël ». Le Parlement israélien n’a pas ces pudeurs de nombre de responsables politiques français quand il entérine publiquement cet état d’apartheid en adoptant une loi fondamentale à valeur constitutionnelle, le 19 juillet 2018, intitulée « Israël en tant qu’État-nation du peuple juif », dont l’article 1 proclame haut et fort : « L’exercice du droit à l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est réservé au peuple juif », droit refusé aux Palestiniens citoyens du même État, mais accordé à un juif installé en Argentine ou en Ukraine.

Et le nouveau gouvernement de Benyamin Nétanyahou a gravé dans son programme que le peuple juif a « un droit inaliénable et exclusif sur toutes les parties de la Terre d’Israël » et va développer la colonisation en « Galilée, dans le Néguev, dans le Golan et en Judée Samarie ».

S’il est si déstabilisant pour certains d’accepter cette réalité d’apartheid pointée par beaucoup d’organisations de défense des droits humains, c’est parce qu’elle remet en cause nombre de mythes sur le sionisme et l’État d’Israël dans lequel des personnes de bonne foi voient une sorte de miracle, de « renaissance du peuple juif sur la terre de ses ancêtres », une juste réparation de l’Holocauste. Autant d’éléments qui ont contribué à absoudre le mouvement sioniste de son péché originel : sa dimension coloniale.

(…) Des récits mythologiques peuvent-ils justifier une revendication territoriale ? Un texte comme la Bible dont il a été démontré qu’il n’a que peu de rapport avec des événements réels, bien qu’il soit enseigné une heure par jour dans les cours d’histoire (je dis bien d’histoire) de toutes les écoles israéliennes, peut-il constituer un acte de propriété ?

Pourtant, nombre d’Occidentaux qui s’affirment laïcs et rejettent toute prescription au nom de textes divins ou de droits immémoriaux acceptent ces arguments.

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