Chacun sa conception du 1er Mai. Le gouvernement italien d’extrême droite a choisi le jour des droits des travailleurs pour supprimer, lors d’un conseil des ministres exceptionnel ce lundi 1er mai, le «revenu de citoyenneté», une aide bénéficiant à des millions de personnes pauvres. Il est remplacé par un «chèque d’inclusion» au périmètre plus limité : une décision qualifiée de «provocation» par l’opposition et les syndicats. L’exécutif ultra-conservateur dirigé par Giorgia Meloni a aussi voté un assouplissement des embauches en contrat à durée déterminée et l’exonération des cotisations patronales pendant un an pour les entreprises recrutant un allocataire du «chèque d’inclusion» en contrat à durée indéterminée ou en tant qu’apprenti.
Alors que le «revenu de citoyenneté» était destiné à toute personne justifiant de revenus très modestes – y compris les jeunes –, le «chèque d’inclusion» sera réservé aux familles composées de personnes présentant un handicap, de mineurs ou de plus de 60 ans. Pour ses défenseurs, le «revenu de citoyenneté» est un amortisseur social qui a fait ses preuves dans les régions du sud frappées par la précarité, tandis que pour le gouvernement il est onéreux (8 milliards d’euros en 2022) et maintient ses allocataires hors de la vie active. Les services de Giorgia Meloni n’ont pas publié le texte définitif mais ses grandes lignes ont fuité dans la presse et la substitution d’une aide par une autre doit être effective au 1er janvier 2024.
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