Le pari risqué de Joe Biden

Il est rare aux Etats-Unis qu’un président sortant renonce à défendre son bilan et à se porter candidat à un second mandat. Joe Biden, qui a rendu publique, mardi 25 avril, une décision dont personne ne doutait, s’inscrit donc dans cette forme de continuité. L’absence d’alternative sérieuse et la présence ostensible de la vice-présidente, Kamala Harris, dans la vidéo de lancement de cette nouvelle candidature dit clairement ce que sera le « ticket » démocrate en 2024.

Le président a des arguments à faire valoir pour justifier sa volonté de « finir le travail » en demandant quatre années supplémentaires aux électeurs américains. Trop longtemps sous-estimé par rapport à ses charismatiques prédécesseurs démocrates, Bill Clinton et Barack Obama, l’ancien sénateur du Delaware a réussi à faire adopter par le Congrès des projets ambitieux qui vont changer en profondeur les Etats-Unis, qu’il s’agisse de la modernisation des infrastructures ou d’investissements massifs dans la transition énergétique ou l’industrie stratégique des semi-conducteurs.

Certes, Joe Biden ne peut se prévaloir d’un solide soutien populaire. L’extrême polarisation de la vie politique qui a contaminé toutes les institutions fédérales explique en partie son image médiocre. La persistance d’une inflation dont il a tardé à prendre la mesure, tout comme la Réserve fédérale – la banque centrale –, masque également de solides résultats en matière d’emploi, même si la hausse des prix devrait finir par marquer le pas au cours des mois à venir.

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