En Europe, les pesticides ont toujours la cote, malgré leur dangerosité pour la santé et l’environnement

Elle est loin la promesse de réduction des pesticides de 50 % d’ici 2030. Entre 2011 et 2022, les ventes de pesticides au sein de l’Union européenne sont restées stables, avec environ 350 000 tonnes par an, selon les données d’Eurostat. Dans le cadre du Pacte vert européen, Bruxelles avait annoncé en juin un règlement ambitieux sur l’usage durable des pesticides. Un an plus tard, le constat est sans appel : le compte n’y est pas. L’agriculture «dépend encore de l’utilisation de volumes importants de pesticides chimiques», déclare l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) dans un rapport publié ce mercredi 26 avril.

Ces ventes continuent de pesticides inquiètent l’AEE, qui appelle à la réduction de la consommation de ces produits chimiques utilisés en agriculture contre les parasites animaux et végétaux. Les pesticides, en plus de saper la biodiversité, polluent l’eau, le sol et l’air et favorisent le développement de maladies. En 2020, ces produits chimiques ont été détectés au-dessus des seuils de préoccupation dans 22 % des sites de surveillance des rivières et des lacs en Europe, rappelle l’AEE. 83 % des sols agricoles testés dans le cadre d’une analyse réalisée en 2019 contenaient des résidus de pesticides. Plusieurs autres études pointent du doigt la dangerosité de certains pesticides.

Pour l’homme, l’exposition aux pesticides chimiques, principalement via la nourriture mais aussi l’air dans les régions d’agriculture intensive, est liée au développement de maladies cardiaques, respiratoires et neurologiques, et aux cancers, souligne l’agence. «Il est inquiétant de constater que tous les pesticides contrôlés […] ont été détectés à des concentrations plus élevées chez les enfants que chez les adultes», note-t-elle.

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