La régression démocratique de l’Inde

Lors du dernier sommet des démocraties organisé à Washington par le président Joe Biden, à la fin du mois de mars, le premier ministre indien, Narendra Modi, a présenté son pays comme une source d’inspiration et un modèle. La « mère de la démocratie », selon les mots du nationaliste hindou, se porte pourtant bien mal. Désormais classée parmi les « autocraties électorales » par l’institut indépendant suédois V-Dem spécialisé dans l’étude des régimes politiques, l’Inde multiplie les signaux inquiétants.

La confirmation le 20 avril de sa condamnation pour diffamation devrait ainsi écarter le principal opposant au premier ministre, Rahul Gandhi, des élections générales prévues en 2024. Inéligible pour six ans, l’héritier de la prestigieuse dynastie politique est également sous la menace d’une peine de deux ans de prison pour avoir moqué Narendra Modi au cours d’une réunion électorale en 2019.

Il n’est pas le seul à être ainsi soumis aux foudres d’une justice critiquée pour son empressement à sévir contre les adversaires du pouvoir en place. Le numéro deux du gouvernement de Delhi, Manish Sisodia, peut en témoigner, tout comme son supérieur Arvind Kejriwal. Un temps fragilisé par les révélations concernant ses liens avec le milliardaire Gautam Adani, mis en cause pour des fraudes massives, le premier ministre indien a lancé la contre-attaque contre toutes les voix discordantes. Les opposants politiques ne sont pas les seuls concernés. Intellectuels, journalistes, organisations non gouvernementales, activistes sont la cible des agences gouvernementales.

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