Iran : entre répression de son peuple et évolution de sa politique étrangère, quel état des lieux ?

De plus en plus de femmes sortent, non pas mal voilées, mais sans voile. Les autorités iraniennes ne veulent pas céder sur ce point et menacent de sévères sanctions les femmes refusant de porter le voile.

Deux éléments les poussent à être inflexibles. Il y a d’une part un petit groupe très attaché à la morale islamique et qui les soutient, il s’agit de lui montrer qu’elles ne les lâchent pas. D’autre part, il y a l’idée que céder sur le voile les fera céder sur les autres sujets.

Pour autant, cela reste confus et des discussions au sein du système politique iranien ont lieu entre ceux qui sont en faveur d’une ligne dure, notamment le chef de la police d’Iran qui est allé jusqu’à dire que si des femmes étaient mal voilées en voiture, les forces de police pourraient confisquer ladite voiture ; et ceux qui disent qu’il est impossible de contrôler toutes les femmes et que l’application de telles mesures causera l’épuisement des forces de police.

Cette situation fait écho à celle connue au moment de l’arrivée des antennes paraboliques en Iran alors que les chaînes de télévision étrangères y étaient interdites. Il était alors impossible pour les forces de police de maîtriser cette interdiction. C’est donc un véritable rapport de force qui s’engage entre une grande partie de la société iranienne qui a soutenu les manifestations, et les autorités. Si les manifestations sont pour l’heure beaucoup moins importantes, toutes les causes, qui vont au-delà de la question du voile, qui ont généré la colère perdurent. Le fait de ne pas porter le voile est une manière de montrer que le mouvement de contestation est toujours vivace.

La peine de mort est effectivement instrumentalisée, puisque deux personnes arrêtées lors des manifestations ont été exécutées. L’Iran est l’un des pays qui fait le plus appel à cette sentence. Il y a ainsi eu 582 pendaisons en 2022, soit une hausse de 75% par rapport à l’année précédente. La situation économique et sociale qui demeure catastrophique, avec une grande partie de la population paupérisée, couplée avec le fait que les courants les plus durs sont au pouvoir depuis 2020, expliquent l’utilisation de plus en plus fréquente de la peine de mort par les autorités.

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