Le courage de Vladimir Kara-Mourza, la brutalité de Vladimir Poutine

La condamnation, le 17 avril, de l’opposant Vladimir Kara-Mourza, 41 ans, à vingt-cinq ans de colonie pénitentiaire à régime strict dit de la manière la plus glaçante ce qu’est redevenue la Russie. Son crime ? Trois discours contre la guerre en Ukraine qui lui ont valu, au terme d’une parodie de procès, une peine d’une lourdeur inédite pour « haute trahison », « dissémination de fausses informations sur l’action de l’armée » et participation à une organisation « indésirable ».

Vice-président de la fondation Russie ouverte, une organisation non gouvernementale prodémocratie désormais interdite sur le sol russe, créée par l’ancien oligarque Mikhaïl Khodorkovski – lui-même exilé après avoir passé dix ans dans les geôles russes –, Vladimir Kara-Mourza paie aujourd’hui d’un prix exorbitant son opposition publique à une guerre qui ne peut en Russie porter que le nom orwellien d’« opération militaire spéciale ».

Alors qu’il partageait sa vie entre son pays et l’étranger, où se sont réfugiés sa femme et ses trois enfants, Vladimir Kara-Mourza était courageusement rentré à Moscou après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. C’était la seule manière, selon lui, d’être entendu, sinon écouté, même s’il savait qu’il s’exposait à la vindicte de Vladimir Poutine.

Proche de Boris Nemtsov, tué de quatre balles près du Kremlin en 2015 après avoir dénoncé l’annexion de la Crimée et l’intervention russe dans le Donbass, Vladimir Kara-Mourza a de nouveau fait la preuve de son caractère lors de sa dernière déclaration, au terme d’un procès tenu à huis clos. Il s’est dit certain qu’« un jour viendra[it] où les ténèbres qui recouvrent [son] pays se dissiperont. Quand le noir sera appelé noir et le blanc sera appelé blanc ».

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