Entre autres choses, les experts proposent que le délai légal de l’interruption volontaire de grossesse passe à 18 semaines plutôt que 12 aujourd’hui. Ils évoquent aussi la suppression du délai obligatoire de réflexion de 6 jours et la décriminalisation pour les femmes.
Il faut le dire, cette contribution est remarquable. Pas tellement pour ses résultats mais sur la méthode. On peut lire dans ce rapport comment 35 scientifiques, hommes et femmes, venant d’universités catholiques et laïques, qui représentent la diversité académique des connaissances mais aussi des valeurs, ont débattu. On peut lire les arguments des uns, des unes et des autres balancer entre la question de la protection du fœtus et celle du droit des femmes à disposer de leur corps. Il y a ce que dit la science, ce qu’elle ne dit pas. Ce que disent les chiffres des praticiens aujourd’hui, ce qui a évolué depuis 30 ans.
On peut évidemment ne pas être d’accord avec certaines conclusions mais la qualité de l’argumentation hausse le niveau du débat et participera sans doute à un débat pacifié.
C’est très certainement ce large consensus académique qui pousse aujourd’hui les sociaux-chrétiens flamands à évoluer. Le CD&V qui a fait de cette question une question de gouvernement. C’est clairement inscrit dans l’accord de gouvernement. Il faut un accord entre les partenaires. Pas question de laisser le Parlement faire comme ce fut le cas justement en 1990, ce qui permit la dépénalisation partielle.
Le CD&V a repris donc quelque part le droit de véto qu’il a eu lors des années 80 sur cette question. Mais donc, le CD&V, quasiment inflexible depuis plusieurs années, fait une double ouverture. Sur le délai pour pratiquer l’IVG de 12 à 14 semaines. Une évolution notable même si on est loin de 18 semaines du rapport (qui est lui-même un consensus basé sur la proposition la plus sévère des scientifiques alors que certains proposaient 22 semaines). Autre élément mis en avant, la disparition du délai de réflexion de 6 jours que le parti social-chrétien pourrait réduire à 48 heures…
La suite ici : Moment de vérité dans le dossier de l’IVG