S’adapter à l’atonie de la croissance mondiale

Au sortir de la crise pandémique, certains conjoncturistes avaient imaginé le scénario d’une période d’euphorie, sorte de rattrapage après la mise à l’arrêt artificielle de l’économie mondiale, un peu sur le modèle de ce qui se passa dans les années folles, après la terrible saignée de la Grande Guerre. Mais, pile un siècle plus tard, les années 2020 ne ressembleront pas aux fameuses « années rugissantes », comme viennent de le confirmer les prévisions de croissance mondiale publiées le 11 avril par le Fonds monétaire international (FMI). L’institution anticipe désormais une croissance mondiale de 2,8 % cette année et de 3 % en moyenne sur les cinq prochaines années, la pire perspective de moyen terme depuis 1990.

Si rattrapage il y a eu, il a été de courte durée et l’élan s’est rapidement transformé en dérèglement généralisé. La crise due au Covid-19 a bousculé la mondialisation en perturbant les chaînes d’approvisionnement. S’est enclenchée ensuite une crise énergétique que l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a fait qu’exacerber, débouchant elle-même sur une période de forte inflation qu’on croyait révolue. Désormais, les banques centrales, après avoir louvoyé sur le caractère structurel de la hausse des prix, sont contraintes d’intervenir en catastrophe en augmentant les taux d’intérêt, menaçant de ralentir trop brutalement une croissance déjà timide.

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