Alors qu’une nouvelle vague de violence entre Israël et les Palestiniens a déjà causé la mort de près de cent personnes depuis le début de l’année, la Palestine continue de mobiliser la Cour pénale internationale, au regard d’événements qui se sont produits depuis 2014. Une tâche compliquée par l’omniprésence de la question ukrainienne dans les préoccupations actuelles de la communauté internationale.
En 2009, l’armée israélienne mène une offensive militaire, l’opération « Plomb durci », dans la bande de Gaza, affirmant répondre aux tirs de roquettes du Hamas qui contrôle cette partie du territoire palestinien. Près de 1 500 Palestiniens, dont 82 % de civils, et trois civils et neuf militaires israéliens sont tués. L’Autorité palestinienne (AP), dirigée par Mahmoud Abbas, prend conscience de l’impossibilité d’une relance du processus de paix, déjà mis à mal depuis l’arrivée au pouvoir de Benyamin Nétanyahou en 1996, dès lors que la donne internationale n’aura pas significativement changé. L’AP entame alors une nouvelle stratégie internationale qui vise à investir les organisations internationales pour obtenir une reconnaissance de l’État de Palestine.
Cette stratégie a trois objectifs : démontrer la capacité de la Palestine à agir comme un État ; mettre fin à l’impunité des dirigeants israéliens dans le cadre de l’occupation militaire ; rééquilibrer les rapports de force entre les Israéliens et les Palestiniens pour contraindre Israël à revenir à la table des négociations.
La Cour pénale internationale (CPI) occupe une place centrale dans cette stratégie. Trois jours après la fin de la guerre à Gaza, le 21 janvier 2009, l’Autorité palestinienne fait une déclaration reconnaissant la compétence de la Cour et demande au Procureur d’ouvrir une enquête concernant des allégations de crimes de guerre commis sur le territoire palestinien.
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