Le régime syrien doit rendre des comptes

L’annonce, le 4 avril, du renvoi devant une cour d’assises française de trois responsables du régime syrien impliqués dans la répression du soulèvement civique né pendant les « printemps arabes » de 2011 ne peut qu’être saluée. Ces trois hommes sont poursuivis pour la mort de deux ressortissants franco-syriens, un père et son fils, dans l’enfer des geôles syriennes, sans que l’on ait jamais su pourquoi ils avaient été arrêtés, ni les causes de leur décès. Cette décision oppose à la tentation de l’oubli l’impératif de justice.

Ce procès, une première en France, concerne des hommes-clés de l’appareil répressif syrien, accusés de complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre. Il s’agit d’Ali Mamlouk, le principal responsable des services de renseignement et proche conseiller de Bachar Al-Assad, de Jamil Hassan, ancien directeur des services de renseignement de l’armée de l’air, et d’Abdel Salam Mahmoud, l’un de ses subalternes.

Leur procès devrait se tenir par défaut. Il constitue pourtant un message clair à un régime qui a toujours considéré l’impunité comme un principe. Dans un Moyen-Orient où les droits humains ne cessent d’être piétinés, la Syrie occupe une place à part. La dynastie Assad s’y est distinguée depuis son avènement par le choix d’une brutalité presque sans limites contre les oppositions intérieures auxquelles elle a été confrontée.

A cette aune, la guerre civile à laquelle le pays a été livré, que le régime a attisée pour entraîner une opposition initialement pacifique sur son terrain de prédilection, s’est pourtant accompagnée d’un déchaînement de violence inouï. Le régime n’en a certes pas eu le monopole, mais sa responsabilité n’en est pas moins majeure, alors que plus de 100 000 personnes restent portées disparues à ce jour.

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