Pourquoi Vladimir Poutine nous parle encore d’armes nucléaires ?

Depuis le début de cette guerre contre l’Ukraine, le président Poutine ou son entourage soulèvent la question des armes nucléaires en moyenne toutes les trois semaines.

Pourtant, il n’existe plus de concept de « guerre nucléaire », en effet ce ne sont pas à proprement parler des armes pour combattre, mais bien des dispositifs de destruction massive. La mesure de leur puissance se fait ainsi en kilotonnes (1,000 tonnes d’explosif type TNT), soit mille fois plus que la bombe la plus puissante utilisée actuellement en Ukraine – 1 tonne – déjà suffisante pour détruire un immeuble entier…

Lorsque le président russe déclare qu’il va déployer des armes nucléaires « tactiques » sur le territoire de son allié, la Biélorussie (réduite de fait à son président Loukachenko dont personne ne donne chère de la peau quand Poutine disparaîtra), Poutine cherche d’abord à parler de sa « puissance nucléaire ».

En effet, disposer d’armes nucléaires (russes) sur le sol biélorusse ne change rien à la situation stratégique de l’ensemble. L’armée russe utilise en permanence des missiles tirés de son territoire ou de la mer noire pour bombarder des objectifs (civils) en Ukraine. Ces vecteurs ont pratiquement tous été conçus pour emporter une charge nucléaire, il n’est donc nul « besoin » pour les Russes d’en emporter en Biélorussie sauf… pour essayer d’impressionner les opinions publiques européennes comme un malfrat rapprocherait un couteau des yeux de sa future victime.

Mais en exhibant une nouvelle fois cette menace, Poutine affaiblit un peu plus sa crédibilité en répétant une manœuvre qui a déjà échoué. Les Ukrainiens pas plus que les Européens n’ont l’intention de laisser martyriser l’Ukraine parce que son agresseur se sentirait intouchable du fait de son arme nucléaire. Son utilisation lui vaudrait en effet une riposte immédiate comme déjà expliqué, soit une destruction de ce qui reste de l’armée russe par des frappes classiques (non nucléaires) de l’OTAN si l’attaque concernait l’Ukraine, soit une mobilisation de l’OTAN contre la Russie de Poutine si cette dernière l’attaquait directement.

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