Beaucoup ont cru à un Poisson d’avril, lorsqu’il a été annoncé que la Russie prenait, le 1er avril, la Présidence du Conseil de sécurité de l’ONU, l’instance suprême de la gouvernance mondiale. Il n’en était rien, l’information est tout ce qu’il a de véridique.
Les responsables ukrainiens ont manqué de mots pour exprimer leur choc : « une honte, une absurdité extrême, un coup symbolique porté à un ordre international fondé sur le droit »…
Cette présidence est pourtant tout ce qu’il y a de plus banal. La Russie n’a pas intrigué, ou triché, pour l’obtenir : les règles du Conseil de sécurité, fixées en 1945, prévoient une rotation tous les mois entre les quinze membres du Conseil de sécurité : c’était le tour de la Russie, sans discussion possible.
Évidemment, on comprend l’émoi de l’Ukraine qui voit son agresseur présider pour un mois l’instance qui est censée œuvrer en faveur de la paix ; un pays dont le chef de l’État fait de surcroit l’objet d’un mandat d’arrêt de la justice internationale pour crimes contre l’humanité.
Pour éviter que la Russie ne préside pas le Conseil de sécurité, il aurait fallu qu’elle décide d’elle-même de s’abstenir, ce qui aurait été surprenant ; ou qu’il y ait un vote du Conseil lui-même, mais là encore, problème, la Russie dispose du droit de véto, et n’aurait jamais laissé passer une résolution.
La suite ici : La Russie préside le Conseil de sécurité de l’ONU : il est temps d’envisager un autre système