Après plus de 12 semaines de manifestations de centaines de milliers d’Israéliens, juifs à plus de 95 %, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé que son gouvernement faisait une pause dans l’avalanche de projets législatifs ayant pour but de modifier en profondeur le régime politique du pays : suppression de facto de la séparation des pouvoirs par la mise au pas de la Cour Suprême, renforcement du poids des ultraorthodoxes dans la vie sociale et politique, atteintes aux droits des femmes et tout ce qui fait d’un Etat qu’il cesse d’être une démocratie et se transforme en un Etat illibéral.
J’ai suivi de près ces manifestations ; j’étais à Tel-Aviv il y a 3 semaines lors de la manifestation du samedi soir, qui a réuni plus de 150.000 participants : des hommes, des femmes, des enfants portant des drapeaux israéliens et exigeant le retour à la démocratie qu’ils craignaient de perdre dans ces dérives législatives et politiques avec un gouvernement composé de fascistes, suprémacistes, racistes qui occupent des fonctions importantes avec un poids exceptionnel puisqu’ils peuvent faire et défaire la majorité au pouvoir.
J’ai aussi participé le jour précédent à la manifestation de solidarité avec les habitants de Huwara en Cisjordanie, qui avaient fait l’objet d’un pogrom violent perpétré par des colons qui réagissaient à l’attaque au cours de laquelle deux jeunes d’une colonie voisine avaient été tués. Nous étions 600, à l’initiative d’un mouvement israélien composé de juifs et de Palestiniens : « Nous sommes debout ensemble » (Omdim Beyachad). Nous avons été bloqués par l’armée et la police qui nous ont interdit l’accès à Huwara.
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