Donald Trump ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Premier président mis deux fois en accusation par la Chambre des représentants, premier ex-président à faire l’objet de poursuites de toute l’histoire du pays, il charrie dans son sillage une accumulation d’affaires qui témoignent pour le moins d’un problème de comportement.
Celle, assez sordide, qui lui vaut son inculpation, mêle aventure extraconjugale, achat de silence et financement de campagne, même s’il faudra attendre la comparution du 4 avril pour apprendre ce qui lui est précisément reproché. Il s’agit presque d’une peccadille par rapport à celles encore pendantes, liées à son exercice du pouvoir : son rôle dans l’assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021, les pressions sur des élus en Géorgie pour tordre les résultats de la présidentielle dans cet Etat, ou encore la conservation obstinée de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.
Si cette affaire, dans laquelle Donald Trump est présumé innocent comme tout justiciable, soulève autant d’émoi aux Etats-Unis, c’est parce que le défi qu’il représente pour la démocratie américaine réside au moins autant dans l’inaptitude de l’ancien président à respecter les règles élémentaires de l’Etat de droit que dans sa détermination à en remettre en cause les mécanismes et à attaquer sans relâche la justice dès qu’il doit rendre des comptes.
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