Varsovie s’est en effet toujours opposée au rapprochement de l’Union européenne avec la Russie, dénonçant le caractère agressif du régime de Vladimir Poutine. Elle a critiqué la dépendance de l’Allemagne au gaz russe. Elle s’est toujours montré le partisan le plus déterminé à l’approfondissement des relations entre l’Union européenne et les États-Unis, et au fait que l’OTAN reste le seul acteur de la sécurité européenne. La guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine valide à ses yeux, et à ceux de nombreux observateurs, ses analyses.
Depuis le déclenchement de la guerre, la Pologne est à la pointe du combat pour que les Occidentaux fournissent à l’Ukraine le maximum d’aide militaire. C’est par ses interventions que les hésitations à donner des chars de combat à Kiev ont été abandonnées. Elle a elle-même accueilli 1,5 millions de réfugiés ukrainiens sur son territoire.
Dans le contexte de la guerre, le gouvernement polonais a également annoncé sa volonté d’augmenter les effectifs de son armée pour parvenir à 300 000 hommes et de consacrer 4 % de son PIB à la défense, bien au-delà de l’objectif des 2 % décidé par l’OTAN. La Pologne vient de signer un contrat pharaonique avec la Corée du Sud, prévoyant la livraison de mille chars d’assaut, de 48 avions de chasse et de multiples autres fournitures pour un montant de 14 milliards de dollars. Elle a également commandé depuis le déclenchement de la guerre 366 chars Abrams aux États-Unis qui viendront s’ajouter au 32 F35 et aux 96 hélicoptères Apache déjà commandés. Les hélicoptères achetés aux États-Unis l’ont été après l’annulation d’une commande d’hélicoptères français. La Pologne devrait enfin passer une nouvelle commande pour un montant de 10 milliards de lance-roquettes et de plusieurs matériels militaires aux États-Unis.
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