Cette affaire du master en médecine de Mons est un magnifique cas d’école pour le cours de “Crise politique en Belgique au 20e et 21e siècle” qu’une université, j’en suis certain, n’hésitera pas à donner un jour. Une crise politique, commence par des signaux faibles où chaque partenaire tente de jauger l’autre. Puis des petites phrases publiques mais que seuls les initiés comprennent. Puis des blocages qui interviennent dans des dossiers périphériques. Puis des ukases. Puis des menaces.
Autant d’incréments, de gradations dans la dramatisation destinés à amener les différentes parties au compromis. Quand il intervient, la montée en tension est vite oubliée par la magie de la communication politique. Car dans les blocages, ukases et autres menaces, les présidents de partis se ménagent toujours une petite porte de sortie.
Dans cette affaire du master en médecine de Mons, on arrive à la gradation ultime, la menace d’exclure le MR de la majorité PS-ECOLO-MR en Fédération et en Wallonie. Au début de la semaine on en était encore à l’étape de la menace de majorité alternative sur un dossier ponctuel. Menace lancée publiquement par Paul Magnette et non démentie par Ecolo. Désormais, les signaux envoyés en sous-main vont encore plus loin. Si le MR ne revoit pas sa position, ce serait plus qu’une majorité alternative sur un dossier, ce sera une nouvelle majorité avec les Engagés en Fédération et en Wallonie et exit le MR.
Pourquoi une telle menace ? Parce qu’une majorité alternative en Fédération conduirait à une ambiance exécrable dans les exécutifs du sud du pays. Ils seraient quasiment condamnés aux affaires courantes.
La suite ici : PS et Ecolo vont-ils (cette fois) lâcher le MR ?