Les terres fédérales où devrait avoir lieu l’extraction dans les prochaines années pourraient contenir dans leurs sols jusqu’à 600 millions de barils de pétrole. Une véritable mine d’or noir pour la première puissance mondiale, qui compte bien renforcer son indépendance énergétique alors que les tensions sur les marchés des énergies fossiles sont fortes depuis la reprise post-Covid et la guerre en Ukraine. Ajoutez à cela un potentiel boom d’emplois en Alaska et d’importantes retombées économiques dans cet État singulier, et vous avez toutes les raisons qui ont orienté Joe Biden et son administration.
Mais dans un monde où le réchauffement climatique est l’un des principaux dangers pour l’humanité et alors que le président s’était engagé à mettre fin aux forages pétroliers sur les terres fédérales en 2020 lors de sa campagne électorale, cette décision suscite logiquement la polémique au sein d’une partie de son camp et notamment de la jeunesse. Elle confirme aussi la volonté du président américain de se recentrer politiquement sur des thématiques sur lesquelles il apparaît plus en difficulté: l’énergie, la criminalité ou encore l’immigration.
Six cents millions de barils, 280 millions de tonnes de CO2 sur trente ans –soit l’équivalent des émissions de deux millions de voitures sur la même période ou celles d’une soixantaine de centrales à charbon sur un an–, une dégradation de l’environnement local et, comble de l’ironie, «une construction qui va nécessiter un emploi de moyens techniques importants pour stabiliser et refroidir le permafrost … qui fond à cause du réchauffement climatique», comme le souligne Jordan Davis, correspondant aux États-Unis de la RTS. Voici les éléments qui font dire aux défenseurs du climat et aux progressistes américains qu’il s’agit d’une véritable bombe climatique en devenir.
La suite ici : Joe Biden se tire-t-il une balle dans le pied avec le projet Willow?