Les Palestiniens n’existent pas, c’est un ministre israélien qui le dit à Paris

Bezalel Smotrich voudrait mettre le feu aux territoires palestiniens, il ne s’y prendrait pas autrement. Le ministre israélien des Finances n’en est pas à sa première déclaration incendiaire. Mais celle qu’il a prononcée dimanche soir à Paris provoque bien des réactions.

Ce dirigeant d’extrême droite, installé dans une colonie de Cisjordanie, devenu ministre dans la coalition de Benyamin Netanyahou, dit le fond de sa pensée : « Le peuple palestinien, a-t-il dit, est une invention de moins de cent ans. Est-ce qu’ils ont une histoire, une culture ? Non, ils n’en ont pas. Il n’y a pas de Palestiniens, il y a juste des Arabes. »

Comme si les paroles ne suffisaient pas, le podium devant lequel s’exprimait le ministre était décoré d’une carte du « Grand Israël » incluant non seulement la Cisjordanie, mais aussi le Royaume de Jordanie, avec lequel Israël a pourtant un traité de paix.

Bezalel Smotrich est cohérent. Il pensait cela avant d’être au gouvernement, et il le répète une fois devenu ministre, même si sa parole n’a évidemment pas le même poids. Et il prononce ces paroles au cours d’un hommage parisien à Jacques Kupfer disparu en 2021 : Kupfer était un dirigeant de la droite dure, hier en France, puis en Israël, opposé aux accords avec les Palestiniens.

Nier l’existence d’un autre peuple devrait être un tabou infranchissable pour un dirigeant juif d’Israël. Or ce n’est pas une position nouvelle. Golda Meir, alors premier ministre, avait déclaré en 1969, deux ans après la guerre des six jours qui a donné à Israël le contrôle de l’ensemble des territoires palestiniens, que : « les Palestiniens n’ont jamais existé ». Elle ajoutait peu de temps après : « Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre ».

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