C’est un des grands paradoxes de notre époque : pour sortir de certaines de nos dépendances et fragilités, révélées dans des crises comme le Covid ou la guerre en Ukraine, nous courons le risque de tomber dans d’autres dépendances, pas moins toxiques. La transition écologique, la numérisation de notre économie ou les besoins accrus de la défense, nous font courir ces risques avec l’approvisionnement en minerais stratégiques.
La Commission européenne a publié hier un plan visant à échapper à cette fatalité, en fixant des objectifs réalistes à relativement court terme, la fin de cette décennie.
C’est un plan qui va à rebours des dogmes de la mondialisation des trente ou quarante dernières années, qui reposait sur des chaînes d’approvisionnement à flux tendu, d’un bout à l’autre de la planète ; et qui, soyons honnêtes, évacuait hors d’Europe les tâches les moins « propres », comme l’extraction minière ou le raffinage des minerais.
Le pendule revient désormais dans l’autre direction, si possible dans de meilleures conditions environnementales et sociales. L’Europe sera-t-elle capable de réaliser ces objectifs tout en restant dans les clous de la transition écologique et numérique ? C’est tout le défi.
La suite ici : Enjeu stratégique, l’Europe s’attaque à nos dépendances en matière de minerais