Après près de deux ans de “crise” de l’accueil, 7 000 condamnations par les juridictions nationales et 1 200 condamnations de la Belgique par la Cour européenne des droits de l’homme, après que les astreintes dues par l’État fédéral atteignent presque le quart de milliard d’euros, après que des saisies ont même dû être effectuées dans des cabinets ministériels, le gouvernement fédéral a finalement décidé de se saisir du problème et d’organiser plusieurs kerns, et même un kern au finish, sur la question.
Nous, acteurs et actrices de terrain, citoyens et citoyennes solidaires, avocats et avocates spécialistes de la question, nous sommes dit : enfin.
Puis, nous avons lu les dépêches avec plus d’attention, et nous avons vu que le calendrier prévu s’étend jusqu’à l’hiver 2023-2024, date à laquelle le gouvernement “espère” qu’il n’y aura plus personne à la rue. Nous avons dû répondre aux personnes qui nous demandaient, anxieuses, si suite à cet accord, elles auraient bientôt une place dans un centre que non, le gouvernement, une fois encore, ne prévoit rien pour résoudre l’urgence de leur situation. Nous avons compris que le gouvernement ne faisait que poursuivre la politique suivie depuis des mois par la secrétaire d’État à l’asile et à la migration, Nicole de Moor : créer de nouvelles places à moyen terme, mais refuser mordicus de mettre quoi que ce soit en place pour résoudre l’urgence de la situation.
Mardi passé, le “camp” de tentes installé depuis des mois à Molenbeek a été évacué. Les personnes qui passent régulièrement par là penseront peut-être : tiens, ils ne sont plus là. Ils ont dû être accueillis. Et c’est le cas pour une majorité d’entre eux.
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