Depuis l’attaque par un hélicoptère ukrainien d’un dépôt de carburant dans la ville russe de Belgorod le 1er avril, il est devenu évident que Moscou ne peut pas compter sur le soutien militaire de ses alliés. Selon l’article 4 du traité de l’Organisation du traité de sécurité collective, « un acte d’agression (une attaque armée qui menace la sécurité, la stabilité, l’intégrité et la souveraineté d’un territoire) contre l’un des États membres sera considéré comme un acte collectif d’agression contre tous les États membres de l’OTSC ». En d’autres termes, si l’Ukraine avait réellement attaqué la Russie, l’OTSC (dont les membres, outre la Fédération de Russie, sont le Bélarus, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Azerbaïdjan et le Tadjikistan) aurait dû intervenir ; mais cela ne s’est pas produit.
Entre-temps, les attaques ukrainiennes contre les régions russes occidentales de Belgorod, Koursk et Briansk sont devenues la norme – ce qui pourrait être interprété comme des représailles de Kyiv à l’agression russe – et l’OTSC, menée par les Russes, reste silencieuse. En outre, Moscou n’ose même pas demander à ses alliés de protéger le territoire russe, conscient qu’ils refuseraient de participer à l’aventure du Kremlin en Ukraine. Il n’est donc pas surprenant que le Bélarus – le seul allié de la Russie qui participe à la guerre en Ukraine, en permettant à Moscou d’utiliser son territoire pour envahir son voisin – ait appelé à une « plus grande unité » au sein de l’Organisation du traité de sécurité collective.
Le 13 février dernier, le président Alexandre Loukachenko a déclaré : « Si quelqu’un pense que le conflit entre l’Ukraine et la Russie n’est pas notre conflit, que nous allons rester tranquillement assis quelque part, il se trompe. Le moment viendra (il n’est pas loin, littéralement demain) où nous serons obligé de nous définir, de prendre une certaine position »
Malgré cette rhétorique, Loukachenko a refusé d’envoyer des troupes bélarusses en Ukraine. Au lieu de cela, il cherche à se positionner comme un « artisan de la paix » en invitant Poutine et le président américain Joe Biden à Minsk « pour avoir une conversation sérieuse » En même temps, le dirigeant bélarusse insiste sur le fait que son pays n’a pas l’intention d’envahir l’Ukraine, mais prévient que les forces armées bélarusses rejoindront la Russie dans la guerre si l’armée ukrainienne attaque le Bélarus
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