Comment la guerre a changé l’Europe

En dépit de l’ironie critique de certains, il y a plus d’Europe en Europe en 2023, qu’il n’y en avait avant le début de la guerre en Ukraine. Tout n’a pas été parfait certes, loin de là, mais les pays de l’Union se sont moins divisés qu’ils ne l’avaient été en 1991/92 au début de la guerre dans les Balkans, ou en 2003 lors de la seconde guerre du Golfe.

Dans les Balkans, l’Allemagne avait soutenu les Croates dans leur revendication d’indépendance, alors que la France et la Grande-Bretagne s’étaient initialement tenues derrière la volonté de maintien de l’unité de la Fédération Yougoslave défendue par les Serbes. En 2003 les Français et les Allemands, contrairement aux Britanniques et à la majorité des pays du Centre et du Nord de l’Europe, avaient refusé de suivre l’Amérique dans sa guerre de choix contre l’Irak de Saddam Hussein.

Aujourd’hui, il existe certes plus que des nuances, entre les membres de l’Union Européenne sur les causes et les enjeux de la guerre en Ukraine. Mais cela n’a rien à voir avec les divisions précédentes.

Poutine dans son outrance, sinon sa paranoïa, est de facto le meilleur agent d’influence, le meilleur ciment de l’unité européenne et atlantique. Le continent européen ne se sentait menacé ni par Milosevic, ni par Saddam Hussein. Il en est tout autrement avec les rêves impériaux et le chantage au nucléaire du maître du Kremlin. Et plus l’on est géographiquement proche de la Russie, plus le sentiment de menace est grand.

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