Connaissez-vous, l’histoire des consuls romains Tiberius Veturius Calvinus et Spurius Postumius Albinus ? Ils sont restés célèbres pour avoir perdu une bataille, avec près de 40.000 romains, contre les samnites en 321 avant Jésus Christ. Les samnites avaient parfaitement exploité le terrain, un défilé où ils étaient en surplomb de l’armée romaine. Ce défilé est resté célèbre, c’est celui des Fourches Caudines (Furculae Caudinae). D’où l’expression, qui n’existe qu’en Français d’ailleurs, passer par les Fourches Caudines c’est se faire rincer, humilier, battre à plate couture.
Cette réforme fiscale, depuis ses premières ébauches, semble avoir comme destin de passer sous les fourches caudines des présidents de partis de la Vivaldi. Des présidents en surplomb du défilé et qui regardent la Vivaldi en contrebas.
Il faut dire que Vincent Van Peteghem, ministre des finances, affiche une certaine ambition. L’ambition d’une remise à plat d’un système fiscal devenu abscons, injuste, inefficace et illégitime. Vincent Van Peteghem a donc dû rebrousser chemin. Car l’ambition ne fait pas partie du vocabulaire d’une coalition à 7 partis, qui n’ont pas tous intérêt à ce que la Vivaldi soit une réussite.
Bref, Vincent Van Peteghem a revu les ambitions de son projet à la baisse. Il a jeté par-dessus bord toute une série de tabous, en particulier pour les libéraux, voiture de société, taxation des loyers, plus values.
Le voilà aujourd’hui avec une réforme élaguée (une première phase explique le ministre), beaucoup plus modeste qui devrait commencer à porter ses premiers fruits au début de l’année prochaine, juste avant les élections. Une première phase qui vise, pour faire simple, à lisser la progression de l’impôt (puisqu’on paie trop vite trop d’impôts en Belgique). Elle vise aussi à déplacer une partie de l’impôt ailleurs, sur la consommation surtout et un peu sur la Capital avec le doublement de la taxe sur les comptes titres.
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