En Turquie, l’heure des comptes pour le président Erdogan

Mieux que tout autre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, sait qu’une catastrophe naturelle peut coûter cher aux responsables politiques. Mieux que tout autre, il sait à quel point ce type de désastre peut servir de révélateur des erreurs et de la corruption qui, en amont, fragilisent un pays et exposent ses failles lorsque l’accident se produit.

M. Erdogan le sait parce que lui-même doit, indirectement, son ascension au sommet de l’Etat turc aux conséquences du terrible tremblement de terre d’Izmit, près d’Istanbul, en 1999. Ce séisme, dans lequel plus de 18 000 personnes avaient été tuées, avait fortement ébranlé la confiance des Turcs dans le régime kémaliste et son paternalisme, tant l’Etat avait failli dans la gestion de la catastrophe.

C’est cette fracture, doublée d’un sentiment d’abandon et suivie d’une grave crise économique, qui avait servi de tremplin à M. Erdogan. S’appuyant sur son passage réussi à la mairie d’Istanbul, il créa le Parti de la justice et du développement (AKP), promit le changement et un parc immobilier solide et accessible à tous et remporta les élections de 2002, avant d’être nommé premier ministre l’année suivante. Il n’a plus quitté le pouvoir depuis.

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