Guerre Russie-Ukraine : la Chine médiatrice ?

Cette guerre lancée par la Russie gêne la Chine. Le conflit a ressoudé le bloc occidental, est venu perturber l’économie mondiale et renchérit le prix des importations énergétiques et alimentaires de la Chine. Mais si Pékin a hâte que le conflit prenne fin, elle ne veut pas la défaite de la Russie, qui serait un triomphe occidental.

Dans sa proposition de plan de paix, la Chine commence par demander le respect de la souveraineté de tous les pays : « Le droit international, universellement reconnu, doit être strictement observé. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement garanties. » On peut y lire une condamnation indirecte de l’annexion du territoire ukrainien par la Russie. D’ailleurs, la Chine n’a toujours pas reconnu officiellement l’annexion de la Crimée. En faisant appel au concept d’intégrité territoriale, Pékin pense avant tout à Taïwan qui, de son point de vue, fait partie de son territoire.

La Chine appelle par ailleurs à des pourparlers et un cessez-le-feu. Ce serait à l’avantage de la Russie qui s’est avancée en territoire ukrainien et qui pourrait, sur le long terme, avoir du mal à le conserver, s’il y avait une augmentation prévue de l’aide occidentale. Mais la Chine condamne également la « mentalité de la guerre froide » et demande à s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu et d’aggraver les tensions, ce qui vise les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine. La Chine appelle également à préserver la sécurité des centrales nucléaires – alors que les Russes tiennent toujours Zaporijjia – et plaide fortement pour non-recours aux armes nucléaires – alors que certains responsables russes en font planer la menace.

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