Tendre la main à l’Union européenne (UE) a rarement été une stratégie gagnante pour les premiers ministres britanniques, qui ont souvent joué sur l’europhobie supposée de leurs électeurs et en ont abusé. En mettant en scène la conclusion d’un accord avec Bruxelles, lundi 27 février, Rishi Sunak tourne une page de l’histoire chaotique du Brexit et semble rompre avec la stratégie de Boris Johnson, dont le projet politique semblait s’être réduit à un affrontement sans fin avec les vingt-sept voisins du Royaume-Uni.
Le contenu du « deal » qu’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, est venue célébrer en personne en compagnie de M. Sunak, après un thé à Windsor avec le roi Charles III, chef de l’Etat en titre, est centré sur l’Irlande du Nord. Il vise à sortir du contentieux entre Londres et Bruxelles né de l’application, dans cette province du Royaume-Uni, du traité sur le Brexit signé à la fin de 2019 par M. Johnson.
Afin d’empêcher le retour d’une frontière entre les deux parties de l’Irlande, ce texte a maintenu l’Irlande du Nord dans le marché unique européen pour les biens. Conséquence, les marchandises transitant par la mer d’Irlande sont soumises à des contrôles douaniers qui entravent le commerce et font hurler les extrémistes unionistes d’Irlande du Nord. Ces derniers considèrent toute ingérence de l’UE comme une menace à leur appartenance au Royaume-Uni.
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