La région a déjà été dévastée par les bombardements réguliers de l’aviation russe et de l’armée syrienne contre les infrastructures civiles. Sur place, les Casques blancs (ou Défense civile syrienne), organisation non-gouvernementale de secours diabolisée et assimilée aux djihadistes par la propagande syrienne et russe depuis des années, sont les seuls en mesure de pouvoir aider directement les populations locales, malgré la faiblesse de leurs ressources humaines et matérielles.
«Depuis le premier jour, l’aide internationale n’est pas à la hauteur. Durant les trois premiers jours, les secouristes, faute de moyens lourds de relevage et d’étayage, se sont retrouvés à devoir déblayer à mains nues», dénoncent les médecins Ziad Alissa et Raphaël Pitti, respectivement président et responsable formation de l’organisation humanitaire française Mehad (ex-UOSSM France), dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron relayée par Libération.
«Jusqu’à présent, nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie», a reconnu Martin Griffiths, secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires, le dimanche 12 février. «Ils se sentent à juste titre abandonnés», a-t-il ajouté, avant de promettre de «corriger cet échec au plus vite».
Mais pour le régime de Damas, ce sont «les sanctions américaines et européennes [qui] entravent la réponse humanitaire». Des sanctions qui lui ont été imposées en réponse aux nombreux crimes qu’il a commis contre le peuple syrien depuis le soulèvement populaire de 2011, et dont il réclame la levée depuis des années déjà. Quatre jours après le séisme, il s’est rendu à Alep, ville touchée par la catastrophe mais aussi détruite en bonne partie par les bombardements indiscriminés de sa propre armée et de son allié russe jusqu’à 2016. Devant les caméras, il a accusé encore les Occidentaux de «faire passer la politique avant la situation humanitaire».
La suite ici : Comment Bachar el-Assad et ses soutiens instrumentalisent le séisme en Syrie