Joe Biden, architecte d’un nouveau souverainisme économique américain

Le discours sur l’état de l’Union, qui s’est tenu le mardi 7 février devant le Congrès, a été l’occasion pour Joe Biden de rappeler sa vision et ses accomplissements de ses deux premières années à la tête des États-Unis. Un bilan honorable dans un contexte politique d’extrême polarisation et alors que le pays fait face à de nombreux défis autant nationaux qu’internationaux.

Même s’il n’a pas réussi son pari d’être le Franklin Roosevelt du XXIe siècle, contraint notamment par une majorité trop faible pour sanctuariser l’entièreté de son plan Build Back Better, le président démocrate peut se vanter d’avoir mis les États-Unis en ordre de bataille pour affronter la décennie à venir.

En tirant un trait sur le néolibéralisme reaganien et en se réappropriant le keynésianisme rooseveltien, Joe Biden mène une politique depuis son arrivée à la Maison-Blanche qui offre des perspectives d’avenir à la première puissance mondiale et, in fine, aux États-Uniens. Bleus de travail, casques de chantier, gilets fluos et blouses blanches sont à nouveau à la mode outre-Atlantique.

S’il y a bien un aspect réussi du mandat de Joe Biden jusqu’ici, c’est sa politique industrielle et de grands travaux. Loin d’être un retour à l’Amérique du passé, comme le souhaitait son prédécesseur républicain Donald Trump, le Démocrate a bâti un arsenal législatif protectionniste pour le futur. Priorité n’est plus donnée aux totems des années 1950 voués à péricliter, quel que soit le montant des aides fédérales allouées, comme le charbon, mais d’accélérer la mise à jour de l’économie états-unienne pour la rendre plus résistante au monde de demain. Cela, sans pour autant rayer d’un trait de plume toute l’idéologie trumpiste (Make America Great AgainAmerica First), qui a permis au milliardaire new-yorkais d’accéder au pouvoir en 2016.