Le premier voyage à l’étranger de Volodymyr Zelensky depuis l’invasion de son pays, il y a bientôt un an, avait été pour Washington. Le second pour ses voisins européens, Londres et Paris hier, et aujourd’hui Bruxelles, pour rencontrer les « 27 ».
Il y a évidemment une logique à cet ordre : sans les États-Unis, il faut le reconnaître, l’Ukraine serait sans doute aujourd’hui une colonie russe, et Zelensky lui-même prisonnier, ou mort. Mais sans l’Europe, l’Ukraine n’aurait pas une famille d’accueil, qui a reçu des millions de réfugiés, fourni quelque 50 milliards d’euros de soutien en un an, et promis de l’intégrer dans le club dès que ça sera possible.
Mais le Président ukrainien ne vient pas dire merci. Il vient tirer la sonnette d’alarme, car sur le terrain, ses forces sont soumises à une pression accrue de la Russie, qui mise sur sa supériorité numérique et sa capacité à assumer de plus lourdes pertes que l’Ukraine. Son message est donc toujours le même : envoyez-nous des armes, des armes, des armes.
Le ton est plus grave chez les responsables occidentaux qui traitent du dossier, car tout est possible dans les prochaines semaines, y compris une avancée russe qui changerait le rapport de force.
L’armée de Vladimir Poutine s’est réorganisée après les catastrophes du début de la guerre, jusqu’à la perte de la ville de Kherson à l’automne. Elle a aujourd’hui les renforts de la mobilisation partielle de septembre, avec au moins 300 000 hommes de plus sous les drapeaux, et un commandement repris en main par le général Guerassimov, le chef d’état-major russe.