Jacques Attali.  Vers un suicide du sionisme ? 

L’histoire humaine est remplie d’exemples de peuples et de civilisations qui, consciemment ou pas, se sont suicidés : depuis la décision des Troyens de faire entrer le cheval d’Ulysse à l’intérieur des murailles de leur ville, jusqu’au Brexit, en passant par la destruction des forêts de l’Île de Pâques et celles des terres cultivables des Mayas, la procrastination, la démesure, l’aveuglement ont conduit des civilisations puissantes et orgueilleuses à négliger ce qui pouvait les atteindre. Jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour réagir. L’historienne Barbara Tuchman en avait dressé un tableau convaincant dans un livre majeur, toujours d’actualité, « The March of Folly ».

C’est aujourd’hui le cas de bien des nations, et peut-être de l’humanité tout entière. Et en particulier de l’Etat d’Israël.

Moins de 80 ans après qu’il a resurgi, après deux mille ans d’anéantissement, cet Etat (qui n’a dû sa renaissance qu’à l’entêtement bimillénaire de communautés dispersées ayant su préserver leurs cultures et leurs valeurs, malgré tous les martyrs qu’elles ont dû endurer, depuis l’exil babylonien jusqu’à la Shoah), on aurait pu penser que rien ne pourrait plus menacer son existence

(…) Seulement voilà, une nouvelle majorité parlementaire menace de faire disparaitre le meilleur de ce pays et de le condamner à mort politiquement et moralement.

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