Des scientifiques dénoncent : « TotalEnergies est très loin de prendre en compte les conclusions du Giec » 

Trop, c’est trop. Dans une prise de parole inédite, onze scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dont la climatologue Valérie Masson-Delmotte et l’économiste Yamina Saheb, dénoncent, mercredi 8 février, l’instrumentalisation de leurs travaux par TotalEnergies, ainsi que la stratégie du géant pétrolier.

Ils reprochent à l’entreprise (qui a annoncé un bénéfice de 20 milliards $ pour l’année de 2022) de ne pas tenir compte de l’accord de Paris sur le climat et du consensus scientifique sur la nécessité de baisser drastiquement notre consommation d’énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz), moteur du réchauffement climatique. « Plus on investira dans les énergies fossiles, plus il sera difficile de décarboner le système énergétique et de limiter les risques pour l’économie, la santé et la biodiversité », écrivent-ils.

Cette prise de position intervient quelques jours après l’émission « Cash Investigation » de France 2 consacrée à TotalEnergies. Pour se défendre, le groupe énergétique avait cité le Giec sur les réseaux sociaux, une utilisation de leurs travaux qui a achevé d’exaspérer ces scientifiques. Ils rappellent dans leur texte que ce n’est pas la première fois que l’industrie des énergies fossiles fait œuvre de « désinformation » sur le réchauffement climatique. Ils s’expriment ici librement.

En réponse à l’enquête menée par « Cash Investigation » sur ses activités, TotalEnergies fait publiquement référence aux rapports du Giec pour justifier ses investissements dans de nouveaux champs d’hydrocarbures. Or, TotalEnergies est très loin de prendre en compte les conclusions du Giec dans l’évaluation de sa stratégie de neutralité carbone visant à s’inscrire dans les engagements de l’accord de Paris, réaffirmés lors la dernière COP27.

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