Diffamation par algorithme, promotion de médicaments illégaux, pratique commerciale abusive… Un bref coup d’œil sur la page Wikipédia de Google suffit pour s’en apercevoir : le géant américain a l’habitude d’être condamné en justice. Depuis le milieu des années 2010, les peines prononcées à l’encontre de l’entreprise se sont d’ailleurs multipliées des deux côtés de l’Atlantique. La raison ? Des législateurs américains et européens de plus en plus vigilants sur les sujets de la protection des données personnelles, du respect des règles de la concurrence ou encore de la transparence.
Dernier exemple en date côté français : le 7 avril 2022, à la suite d’une saisie de l’Autorité de la concurrence, la cour d’appel de Paris a condamné Google à payer une amende de 150 millions d’euros en raison du caractère « opaque et difficilement compréhensible » des règles qu’il imposait aux annonceurs.
Comme pour enfoncer le clou, le ministère américain de la Justice a, à son tour, annoncé déposer plainte contre Google ce mardi 24 janvier. Dans un document officiel relayé par la presse américaine, les autorités dénoncent son « monopole » sur le marché de la publicité en ligne, l’accusant d’avoir utilisé des méthodes « anticoncurrentielles, exclusives et illégales pour éliminer ou réduire drastiquement toute menace à sa domination sur les technologies utilisées pour la publicité en ligne ».
En clair, l’administration Biden soupçonne Google d’avoir exclu ses rivaux du marché des annonceurs en exerçant un monopole « systématique » sur la vente de bandeaux et de fenêtres pop-up dédiées aux marques – ces fameux espaces publicitaires, parfois intempestifs, que l’on retrouve sur un très grand nombre de sites. Des accusations dans la droite lignée des trois amendes infligées à Google par l’Union européenne en 2017 (pour s’être auto-favorisé dans le cadre de son service de shopping), en 2018(pour avoir contraint les fabricants de smartphones à intégrer par défaut les applications Google) et en 2019 (pour avoir proposé des offres AdSense démesurées aux éditeurs), à hauteur d’environ 8,5 milliards de dollars au total.
La suite ici : Cette fois ça y est, le gouvernement américain veut (vraiment) démanteler Google