Raid israélien meurtrier à Jénine, en Cisjordanie occupée, tirs de roquettes palestiniennes sur Israël depuis Gaza, bombardements israéliens en représailles, attaque terroriste près d’une synagogue d’un quartier de colonisation israélien situé dans la partie orientale de Jérusalem conquise en 1967 : en l’espace de deux jours, avec la mort de neuf Palestiniens et de sept Israéliens, ce conflit a renoué avec ses pires heures.
L’escalade en cours ne surprendra que ceux qui s’obstinent à nier la réalité d’une spirale mortifère. Depuis des semaines, le niveau de violence ne cesse d’inquiéter. En Cisjordanie occupée, les douze derniers mois ont ainsi été les plus meurtriers pour les Palestiniens depuis la fin de la deuxième Intifada, en 2005. Ce bilan dramatique a été enregistré avant même l’arrivée au pouvoir en Israël de la coalition la plus à droite de l’histoire du pays, qui a confié à un responsable d’extrême droite, membre d’un parti naguère interdit, le portefeuille de la sécurité.
Face à cette flambée de violence, les appels au calme lancés depuis les capitales étrangères, de Washington à Paris, résonnent dans le vide, sans doute du fait de leur propre vacuité. Car ils s’accompagnent toujours de l’invocation de la solution des deux Etats, la seule à même, à les en croire, de mettre un terme, un jour, à ces violences qui semblent sans fin. La possibilité d’une Palestine viable s’est malheureusement évanouie depuis longtemps, faute d’une confiance minimale dont les deux protagonistes sont désormais incapables et faute d’un arrêt de la colonisation israélienne de la Cisjordanie qui ronge inlassablement le territoire qui aurait dû constituer un Etat palestinien.
La suite ici : Conflit israélo-palestinien : un statu quo mortifère