Neuf morts palestiniens hier lors d’une opération de l’armée israélienne dans la ville de Jenin, dans le nord de la Cisjordanie ; 26 morts depuis le début de l’année : c’est une nette aggravation après une année 2022 déjà marquée par un nombre de victimes le plus élevé depuis 2004, 150 morts.
On serait dans la routine d’une violence de basse intensité si le contexte politique n’était pas aussi explosif : celui d’un gouvernement israélien dans lequel des postes-clés ont été confiés aux représentants d’une extrême-droite virulente, hostile à toute entente avec les Palestiniens, adepte de la méthode forte.
L’armée a bien précisé hier que le nombre élevé de morts à Jenin n’était pas dû à un changement de doctrine militaire, mais bien à la gravité de l’accrochage avec des membres du Jihad islamique, un groupe clandestin.
Il n’empêche, le contexte politique pèse : l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, terriblement affaiblie, parle de « massacre » et rompt sa coopération sécuritaire avec Israël, un appel à la grève générale a été lancé en Cisjordanie, et des roquettes ont été tirées vendredi matin à partir de Gaza, s’attirant une riposte de l’aviation israélienne ; des réactions d’autant plus vives qu’un discours intransigeant s’est installé à la tête d’Israël.
Le nouveau gouvernement de Benyamin Netanyahou, installé au pouvoir depuis moins d’un mois, a choisi une ligne particulièrement dure vis-à-vis des Palestiniens. C’est l’idéologie des partis qui composent la coalition, dont certains sont partisans de l’annexion des territoires palestiniens, sont favorables au développement sans limites des colonies, et sont ouvertement racistes.
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