En prenant l’engagement le 25 janvier de livrer des chars lourds à l’Ukraine, les Européens et des Etats-Unis ont incontestablement franchi un nouveau seuil dans l’aide militaire apportée à Kiev. Laborieusement obtenu, du fait principalement des réticences initiales de Berlin, qui ont contraint Washington à apporter une couverture diplomatique et militaire, cet engagement constitue tout d’abord un message politique adressé à la Russie.
Avant même que les Leopard de conception allemande, les seuls disponibles en quantité suffisante sur le sol européen pour faire la différence, et que les Abrams américains n’apportent leur puissance sur le terrain, ce qui prendra encore de longs mois, cette décision témoigne une nouvelle fois du mauvais calcul de Vladimir Poutine, enfermé dans son obsession du déclin et de la pusillanimité supposés de l’Occident. Les alliés de Kiev ont de nouveau fait la preuve de leur capacité à dépasser leurs différences et leurs hésitations pour parvenir à un accord. La lassitude sur laquelle a inconsidérément misé le maître du Kremlin se trouve encore une fois démentie.
Alors que les forces ukrainiennes sont sur la défensive dans le Donbass et que plane la menace d’une nouvelle offensive russe, portée par une mobilisation massive et par une stratégie de saturation qui transforme les soldats jetés dans le brasier en chair à canon, doter l’armée ukrainienne des chars lourds les plus performants sur le marché devrait permettre à cette dernière de faire front tout en préservant ses hommes.
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