Et soudain, sa carte ne marcha plus. Fortuitement démagnétisée ou simplement kaput, elle renâclait à réaliser la moindre opération. Démuni, il appela sa banque. La dame au bout du fil lui expliqua l’avoir réactivée à distance, mais pour que cela prenne effet, il fallait la faire glisser dans l’un des automates appartenant à la banque en question.
Et là, le parcours du combattant débuta. Cette petite histoire ne concerne pas une personne non digitalisée, mais un jeune homme rompu aux arcanes du système. Et pourtant, il a galéré à trouver cet automate salvateur. Deux fois, il s’est rappelé la localisation d’une agence ou d’un point de retrait. Mais entre-temps, ils avaient été supprimés. Ce n’est que l’illustration d’une critique de plus en plus vigoureuse envers le réseau bancaire: la non-accessibilité du cash. Peu sont ceux encore capables de dire ce qui orne les billets.
Après la fermeture progressive des agences, ce sont maintenant les distributeurs d’argent liquide qui font les frais de la tendance numérique. Entre la fin 2020 et la fin 2021, la Belgique a perdu 18 % de ses distributeurs selon Financité. Et pourtant, comme le précise l’organe de lutte pour une finance plus responsable, le montant retiré aux bornes augmente: 177 € par retrait en 2021 contre 170 € en 2020 et 140 € en 2019.
Financité et Test Achats tirent la sonnette d’alarme. “En Belgique, la plus grande partie des distributeurs de billets sont installés dans les agences bancaires, commence Anne Fily, chercheuse en inclusion financière chez Financité. On a connu une accélération du nombre de fermetures d’agences, avec plus d’une fermeture par jour ces dernières années et donc, on perd les distributeurs. Résultat: aucun accès au cash dans un certain nombre de communes ou quartiers de grandes villes.”
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