Brésil: l’impunité, legs du populisme

Au Brésil, nous observons une impunité diffuse, autour d’actions médiatisées sur les réseaux sociaux et souvent à découvert. Il s’agit d’actions à faible intensité stratégique, mais intensément revendicatives et dont le sens est un refus de se soumettre à l’ordre démocratique et politique.

L’Amazonie est un des foyers de cet activisme, qui dans les États concernés n’a pas commencé avec la victoire de Lula. Le 10 août 2019 avait ainsi été décrété Dia do fogo (jour du feu) par plus de soixante-dix gros propriétaires de l’État du Pará qui, via les réseaux sociaux et WhatsApp, se sont donné le mot pour allumer simultanément des incendies dans le Mato Grosso, le long de la route BR-163 : la route du soja, qui passe au cœur de l’Amazonie.

À l’automne 2022, c’est sur cette même BR-163 qu’ont été organisés les premiers blocages à la suite des résultats donnant la victoire à Lula. Un porte-parole informel de ces blocages parlait d’un « arrêt des camionneurs et de l’agro-industrie en commun », et en concluait par un paradoxal « vive la démocratie ».

On retrouve la même rhétorique « démocratique » quelques mois plus tard dans les paroles des manifestants sur la pelouse du palais du Planalto. Et les acteurs sont en partie les mêmes : comme le note un journaliste de Médiapart dans un article du 9 janvier 2023, « environ 150 bus sont arrivés des quatre coins du pays ces derniers jours, selon les autorités locales, dont beaucoup financés par des membres de l’agro-industrie ».

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