Qatargate : le PS se coupe d’un membre

Le PS est en mode sauve qui peut. C’est peu dire que le Qatargate fait paniquer au boulevard de l’empereur. Car l’affaire a un potentiel destructeur évident. Des sacs de billets, des grands hôtels, le Qatar, un repenti, une corruption crasse à l’ancienne qui ne cesse de rebondir dans les médias et l’opinion. Une affaire hors norme, une affaire qui va probablement durer des mois, s’étaler au rythme des révélations d’Antonio Panzeri. Bref de quoi pourrir la vie du PS, un risque de gangrène qui valait donc bien de se couper un membre, d’un membre, surtout un petit.

Fait rarissime, le collège des présidents et vice-président du PS (dont Paul Magnette, Philippe Close et Wily Demeyer) a tranché en concertation, dit le parti, avec le groupe socio démocrate du Parlement européen.

Une exclusion singulière, car Marc Tarrabella n’est pas (encore ?) inculpé. Or, jusqu’ici le PS s’est montré plutôt prudent voire très patient avec ses membres pris dans les rets des juges et/ou des journalistes.

Il n’y a pas de jurisprudence, de coutume établie en matière d’exclusion lors d’affaire judiciaire. Jean-Charles Luperto inculpé puis condamné a épuisé toutes les voies de recours est toujours membre du PS. Lors des dernières affaires, la plupart des inculpés ou condamnés sont partis d’eux-mêmes. Ils ont démissionné avant que le PS intervienne. Ce fut le cas d’Alain Mathot, inculpé en 2011, jugé coupable en 2022, il ne sera jamais exclu durant toute la procédure. Il démissionne du PS après sa condamnation. Yvan Mayeur et Stéphane Moreau ont eux aussi démissionnés avant que le PS n’intervienne, sentant le vent tourner sans doute, et pour éviter l’humiliation d’une exclusion.

La suite ici : Qatargate : le PS se coupe d’un membre