L’une des principales conclusions de ces chiffres est qu’il n’y a pas de corrélation entre les crimes violents et le nombre de décès causés par la police. «Seulement un tiers des personnes tuées étaient en train de commettre ou avaient commis un crime violent. Dans le reste des cas, les personnes étaient impliquées dans des délits ou des crimes non violents, ou n’étaient d’ailleurs même pas soupçonnées de crime du tout. Un tiers étaient en train de s’enfuir quand elles ont été tuées.»
La plupart des interventions ayant causé des morts étaient ainsi «des contrôles routiers, des interventions à la suite d’épisodes de troubles mentaux, pour des troubles domestiques ou à l’ordre publique et dans des situations où aucun crime n’avait été reporté».
Pas de lien non plus entre le taux de criminalité dans une certaine zone géographique et le nombre de morts imputés à la police. Des villes avec un taux de criminalité similaire peuvent ainsi avoir des taux de violences policières très différent. Exemple: Samuel Sinyangwe, qui vit à Orlando (Floride), estime que «ce n’est pas du tout la pire ville en matière de crimes ou d’homicides». Pourtant, la police y tue en moyenne 7,5 personnes par an, ce qui place la ville à la douzième place dans un classement incluant les cinquante plus grandes villes américaines.
Pour le fondateur de Mapping Police Violence, «il y a donc un autre facteur qui détermine comment la police réagit. Pourquoi, dans la même situation, certains départements de police vont répondre par la violence et d’autres non.» Il évoque une piste: les différences de politiques vis-à-vis de la police selon les États et les villes.
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