L’Organisation mondiale du commerce (OMC) fait face à une crise existentielle. Depuis sa création, en janvier 1995, l’institution a accompagné une expansion inédite du commerce international, en fluidifiant les échanges grâce à la baisse des barrières douanières et à la convergence des normes entre les pays. L’adhésion de la Chine à l’organisation en 2001 a spectaculairement accéléré ce processus de mondialisation, qui promettait à tous davantage de prospérité économique et de stabilité géopolitique.
Mais, en quelques années, la machine s’est grippée. Crise financière de 2008, mobilisations politiques contre la désindustrialisation dans les pays développés, montée du souverainisme, contestation de l’hégémonie de la puissance américaine par la Chine et enfin fragilisation des chaînes d’approvisionnement provoquée par la pandémie de Covid-19 : les motifs de remise en cause de la mondialisation se sont multipliés, menaçant l’OMC d’obsolescence.
En quelques années, l’organisation est devenue une machine administrative dont la lourdeur n’a d’égale que son impuissance à faire émerger des consensus entre les 164 membres qui la composent. Tandis que les négociations piétinent, les contentieux se multiplient, les barrières douanières et normatives se dressent un peu partout. Il y a quelques jours, lors du dernier conseil général de l’OMC, la directrice générale, Ngozi Okonjo-Iweala, n’a pu que déplorer l’incapacité de l’organisation à impulser une nouvelle dynamique.
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