Commençons par le gaz. Ainsi que l’estiment Bloomberg et le ministre allemand de l’Énergie, le pire est derrière nous. Et si les finances européennes ont été et sont mises à rude épreuve (on parle d’un coût de quelque 950 milliards d’euros), si certaines industries, grandes ou petites mais toutes vitales, souffrent terriblement de la flambée des tarifs, l’effondrement total que visait la Russie n’a pas eu lieu.
Les dernières semaines, plutôt douces sur le plan météorologique, n’y sont pas pour rien. Mais ce n’est pas le seul facteur: le continent dans son ensemble a su, à temps, se préparer au pire.
Ultra dépendante du gaz russe, en particulier dans le cas de l’Allemagne, l’Europe a su diversifier ses approvisionnements et développer à grande vitesse de nouvelles infrastructures. Et notamment ses terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL), qu’elle importe désormais massivement, notamment depuis les États-Unis, en plus du gaz du Qatar, d’Algérie ou de Norvège.
Pour ce qui est des importations de GNL, rendues plus faciles –pour l’instant– par une compétition moins grande avec une Chine qui commence à peine à relancer son économie, Morgan Stanley estime que la situation est telle qu’un nombre trop important de cargos atteignent les côtes européennes.
En ajoutant à cela une baisse substantielle de la consommation européenne –Bloomberg citant le chiffre d’une diminution de 16% par rapport à la moyenne sur les cinq années précédentes–, ou à quelques semaines d’une production solide d’énergies renouvelables, en particulier éolienne, la Russie a été partiellement mise de côté pour ce qui est du gaz. Les importations ont été divisées par cinq, ce qui est considérable.
La suite ici : La «militarisation» du gaz et du pétrole par Poutine est un bide complet