Le tribunal politique wallon est insuffisant

Clouer le président du parlement Wallon, son bureau politique et son greffier, comme le suggèrent certains, est spectaculaire mais si peu fondamental. Cela ne nous aidera que peu à mieux réfléchir à la nature du problème et ses causes profondes. En fait cela peut même créer l’illusion au terme de quelques démissions spectaculaires de personnes (même peu sympathiques) que l’on a résolu le problème.

Plus que des noms, notre premier objet d’attention doit être l’adéquation de notre processus de contrôle et de décision. Ce sont les mécanismes structurels à l’œuvre qu’il faut examiner et corriger. C’est bien évidemment moins spectaculaire et expéditif que de sacrifier quelques personnes à la colère du peuple, mais bien plus fondamental. Etudier ces affaires et scandales permet d’apprendre des choses intéressantes pour ceux qui prennent le temps d’écouter les auditions et de lire les rapports, et c’est bien en rentrant dans ce niveau de détail que l’on peut profiter de ces travaux. Mais la partie « tribunal politique » n’est que la partie visible de l’iceberg, sauf à supposer que l’ensemble de la classe politique va apprendre de ses erreurs et devenir plus responsable par la suite. Ce n’est absolument pas garanti comme la répétition de ces affaires nous le démontre.

Le président du PS, Paul Magnette semble pourtant encore croire à cette solution. « Ce n’est pas parce que les règles ont été respectées que ça suffit. On voit bien aujourd’hui, que ce soit pour les travaux du parlement, que ce soit la gestion du personnel, que ce soit les dépenses diverses et variées, les règles ne sont plus adaptées. Il y a clairement une responsabilité du greffier. Elle a été établie ; il a été écarté ; c’est dans les mains de la justice. Mais il y a aussi une responsabilité collective et notamment le bureau du parlement aurait dû contrôler le greffier. Donc, il y a aussi un défaut de contrôle »

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