La répression contre les opposants au président Recep Tayyip Erdogan se poursuit. Mercredi 14 décembre, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, étoile montante de la scène politique turque, a été condamné à plus de deux ans de prison pour « insulte envers des responsables », et à une interdiction d’exercer un mandat politique de la même durée, à six mois d’élections cruciales en Turquie.
L’édile, membre du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), le principal parti d’opposition au pouvoir de M. Erdogan, était accusé d’avoir qualifié « d’idiots » les membres du collège électoral qui avait invalidé son élection en mars 2019, ainsi que le ministre de l’intérieur Süleyman Soylu.
M. Imamoglu a aussitôt décidé de faire appel de cette condamnation à deux ans, sept mois et quinze jours de détention, a annoncé son avocat, Me Kemal Polat. L’appel sera suspensif, a-t-il précisé, ce qui signifie que M. Imamoglu conservera son mandat de maire pendant l’examen de l’appel.
« Une poignée de personnes ne peuvent confisquer le pouvoir confié par le peuple. Notre lutte reprend avec encore davantage de force », a réagi M. Imamoglu après l’énoncé du verdict. Le verdict, prononcé par un tribunal d’Istanbul, assortit la condamnation à la prison de M. Imamoglu d’une « privation de certains droits », dont celui d’éligibilité, pour la même durée que sa peine de prison, ont fait savoir les avocats. Si la peine est confirmée en appel, « l’interdiction d’activité politique sera de la même durée que la peine prononcée », a confirmé l’avocat.
La suite ici : En Turquie, la justice tente d’écarter le maire d’Istanbul avant les élections